En attendant l’annonce du groupe convoqué par Olivier Frapolli pour affronter l’équipe de Niort, www.uscl.fr vous propose de revenir sur l’un des portraits réalisés par Esprit Bélier. Le dernier numéro du magazine officiel de l’USCL consacrait une page à un personnage volontairement dans l’ombre mais dont la voix brille à chaque match : le speaker officiel de l’US Créteil-Lusitanos.
Supporter de Créteil depuis toujours, animateur pour la municipalité, mais aussi éducateur et observateur pour la section amateur du Club qui mieux que Hicham Hadari aurait pu animer les rencontres de l’US Créteil-Lusitanos ?! Le speaker du stade Duvauchelle évoque dans quelles conditions il a pris le micro pour la première fois et comment il s’est pris au jeu au point d’en faire un métier à part entière. Entretien avec un personnage qui reste volontairement dans l’ombre mais dont la voix brille pour l’US Créteil-Lusitanos !
Esprit Bélier : Depuis sept ans, vous avez la responsabilité d’animer les matches de l’US Créteil-Lusitanos au stade Duvauchelle. Comment êtes-vous devenu speaker ?
Hicham Hadari : A la base, je suis animateur pour le service jeunesse de Créteil, et c’est dans ce cadre que j’ai pris la première fois le micro. Il faut dire que quand on cherche des volontaires pour animer nos événements, les candidats sont plutôt rares, alors c’est moi qui m’y suis collé… et je me suis pris au jeu ! D’abord parce que j’aime bien l’événementiel, et puis parce qu’étant responsable de certains projets j’avais envie de les mettre en valeur moi-même. J’ai donc commencé par animer des événements pour la ville, puis pour la section amateur du Club où je suis éducateur et observateur pour les jeunes. Alors en 2002, quand Jean-Pierre Gondouin m’a contacté pour succéder au speaker en place, je n’ai pas hésité ! A parti de là, j’ai cherché à me perfectionner pour répondre aux attentes du Club et des spectateurs. J’ai passé des formations auprès de la FFF et j’ai rencontré les speakers de L1 et L2 grâce à des séminaires de la Ligue de Football Professionnel. Animer les matches de l’USCL, m’a ouvert des portes et, de fil en aiguille, j’ai commenté de nombreux événements aux quatre coins de l’Ile-de-France. Au point qu’aujourd’hui, j’en ai fait ma deuxième activité professionnelle avec la création de ma société 2H events.
EB : Quelles sont les qualités requises pour être un bon speaker ?
HH : Il faut évidemment avoir une voix qui passe bien et être à l’aise à l’oral, mais ce n’est pas tout ! Il faut savoir être audible : avoir une bonne diction, un discours fluide, et ne pas crier. Même si ça parait évident, ça s’apprend ! Un bon speaker doit savoir présenter, informer et dynamiser l’événement avec un ton et un vocabulaire appropriés puis s’effacer pour laisser la place aux acteurs. Certains speakers parlent trop ou se mettent trop en avant, et ils oublient que si les spectateurs sont venus, ce n’est pas pour les entendre !
EB : Comment préparez-vous vos interventions et comment se déroule un soir de match pour le speaker de l’US Créteil-Lusitanos ?
HH : Quand j’anime les matches à Créteil, je me considère comme à la maison. Supporter de l’USCL, je connais parfaitement le Club et je me tiens informé au jour le jour auprès du service communication. Je fais la même chose pour le club adverse pour éviter ce qui est la phobie du speaker : se tromper ou écorcher un nom par exemple. J’intègre toutes ces informations à mon conducteur qui comporte toutes mes prises de paroles et leur minutage. Quinze minutes avant la rencontre, les annonces commencent et s’enchaînent les unes après les autres. Sur les grands matches, même le temps de reprendre sa respiration est compté ! Une fois le match lancé, on n’a pas le temps de se reposer non plus. Il faut être à l’affut pour ne pas se tromper sur le buteur ou sur un changement de joueur. Puis, en fin de match, en plus des résultats, des messages publicitaires, il ne faut pas oublier de remercier spectateurs et personnalités présentes et les informer des prochains rendez-vous. Bref, il faut être sur le qui-vive en permanence.
EB : Quels sont vos souvenirs les plus marquants en tant que speaker ?
HH : Avec Créteil, c’est d’avoir commenté le match de Coupe de France contre Lyon. Animer les matches de Ligue 2 me manque aussi, il y avait une vraie adrénaline lorsque nous étions presque 5000 à Duvauchelle. En dehors du Club, mon meilleur souvenir est le match amical Cameroun – Sénégal en 2005 à Duvauchelle. J’avais préparé des animations dans la langue de chacun des pays et les spectateurs avaient beaucoup apprécié : ils chantaient et dansaient en réponse ! Pour les souvenirs les moins agréables, il y a l’envahissement du stade Charléty lors de Tunisie – RD Congo où j’avais eu un rôle important pour apaiser et faire évacuer le stade. Je me souviens aussi d’un grand moment de solitude lorsque la sono m’a abandonné au moment de lancer les hymnes nationaux Sénégalais et Marocains ! Mais j’espère que le meilleur reste encore à venir ! Et pour conclure, je tiens à remercier le Député Maire et son Adjoint aux Sports pour la confiance qu’ils ont toujours eue pour moi, Jean-Pierre Gondouin car c’est lui qui fait appel à moi pour l’USCL et Mohammed Belkacémi de la FFF qui m’a ouvert beaucoup de portes.