Si près du but !

Projetée sur le devant de la scène par une entame de saison quasi sans faute, l’US Créteil-Lusitanos a vu son statut passer d’équipe surprise à candidate à l’accession. Puis, après avoir subi la loi des super prétendants formatés pour la Ligue 2, l’équipe val-de-marnaise a joué bon an mal an sa carte d’outsider pour terminer finalement au pied du podium. Retour sur le parcours des Béliers.

La bonne surprise
Après leur match nul inaugural devenu traditionnel, les Cristoliens débutent leur saison sur le pied de guerre. Grâce à une insolente efficacité et à une solidarité exemplaire, la formation dirigée par Laurent Fournier s’impose à Reims (1-2), l’une des équipes phares du championnat, et lance parfaitement sa saison. Lors des huit premières journées, les Béliers écrasent tout, ou presque sur leur passage. Six victoires (Reims, Beauvais, Pacy, Hyères, Moulins et Gueugnon), un nul (Plabennec) pour un revers (Luzenac) leur permettent de présenter le meilleur bilan du National de l’entame et d’occuper la place de leader au grand dam des grosses cylindrées. Combatif, travailleur et humble, le groupe est à l’image de son entraîneur qui préfère laisser à Evian (2ème), Troyes (3ème), Reims (6ème) ou Cannes (7ème) le statut de favori et considérer son collectif comme un outsider.

Co-leader à la trêve
Mais après avoir mérité sa place au sommet, l’US Créteil-Lusitanos va devoir la défendre face aux cadors du championnat. Contre Troyes, les Val-de-Marnais s’inclinent (2-1), et perdent Helder Esteves pour la rencontre suivante contre… Evian. Battu sur le fil par le futur champion (0-1), Créteil rentre dans le rang (3ème) et déplore, un match plus tard, la blessure de Mathieu Duhamel, son buteur vedette. En l’absence de ces deux joueurs-clés, l’issue des matches est plus longue à se dessiner mais les Béliers continuent de faire de la résistance. Ils ne concèderont plus aucun accident de parcours jusqu’à la trêve hivernale à l’exception de quelques nuls un peu tirés par les cheveux (Bayonne, Fréjus et Rouen). Et alors que les blessés retrouvent leurs repères et que la formation semble repartir sur une bonne dynamique, les rigueurs du climat envoient les Cristoliens en vacances. On se rendra compte plus tard que cette trêve prématurée a joué contre l’USCL au moment où elle s’apprêtait à disputer en pleine confiance le derby contre le Paris FC et le choc face à Reims (4ème) pour prendre seule la tête du classement. Au lieu de ça, les supporters Val-de-Marnais devront se contenter d’une place de co-leader du National et d’un bilan de mi-saison plus que satisfaisant pour un outsider (37 points : 11V, 4N, 3D).

Une reprise difficile
Le début d’année 2010 ne trouve pas les Cristoliens dans d’aussi bonnes dispositions. Contraints et forcés à jouer chez leur voisin dans des conditions pitoyables, ils s’inclinent contre le Paris FC (2-1) puis face à Reims (0-1). Au lieu de gravir les marches vers le somment, les Béliers chutent à la 4ème place du championnat, une position qu’ils ne quitteront plus jusqu’à la fin de saison. Car l’équipe de Laurent Fournier a beau relever la tête avec une série de trois victoires (Luzenac, Pacy sur Eure et Gueugnon) pour un faux-pas (Moulins), elle va perdre ses maîtres à jouer au pire moment. Privé de Mathieu Duhamel et Yohan Betsch, Créteil doit se satisfaire d’un match nul contre Troyes (1-1), l’un de ses concurrents directs, là où une victoire lui aurait permis de rebondir. Au-delà de cette déception, les Franciliens subissent un nouveau coup dur avec les blessures d’Helder Esteves et Johann Paul. Créteil qui savait déjà qu’il était difficile de l’emporter sans ses deux buteurs va apprendre à ses dépens qu’elle peut facilement perdre sans ses régulateurs du milieu de terrain. Les Cristoliens vont en effet réaliser leur plus mauvaise série au pire moment. En l’espace de quatre matches, ils enregistrent autant de défaites que de rencontres (Beauvais, Evian, Rodez, Amiens) soit un revers de plus que lors des 18 premières journées de championnat. Reléguée à huit points du podium au soir de la 30ème journée, l’USCL voit son rêve d’accession s’éloigner. Malgré une victoire rassurante contre Bayonne (2-1) grâce au retour payant de Mathieu Duhamel et Helder Esteves, les Val-de-Marnais ne parviennent pas à raccrocher le bon wagon comme le montrent leurs rendez-vous manqués contre Hyères (1-1), Fréjus et Rouen (défaite 1-0).

Jusqu’au bout !
Bien que distancé, le collectif de Laurent Fournier ne ménage pas ses efforts et il profite des faux pas à répétition de Troyes, seule équipe du trio de tête à n’avoir pas encore validé son billet pour la Ligue 2. Grâce à ses victoires contre Cannes (0-1), Cassis-Carnoux (2-1) et Louhans-Cuiseaux (0-2), le Bélier revient à trois longueurs de leur cible et retrouvent espoir. Un espoir de courte durée puisque même si des réclamations sont faites pour que Troyes ne bénéficie pas d’une victoire sur tapis vert (au lieu d’un match nul) après la bévue de Cannes qui avait aligné un joueur suspendu, l’ESTAC obtiendra finalement le résultat nécessaire pour garantir son accession la journée suivante, au moment même où les Cristoliens battent leurs rivaux du Paris FC (1-0). Même si ce titre de meilleure équipe francilienne du championnat n’aura qu’une valeur symbolique l’USCL aura au moins eu le mérite de jouer sa carte d’outsider à fond. Le mérite également de jouer le jeu jusqu’au dernier match de la saison ce qui lui permettra de finir avec un total de 63 points et de signer sa meilleure saison de National depuis 1999.

JG
Photo AFR José Lopes