JM Bridier : « Notre équipe B, c’est l’affaire d’un club »

Inquiété par le classement limite de son équipe, Jean-Michel Bridier analyse les manques de son effectif. S’il compte bien s’accrocher et finir le plus haut possible avec l’équipe réserve cristolienne malgré la saison difficile qui se dessine, l’entraîneur prend de la hauteur pour trouver une solution globale.

USCL : Quel bilan faites-vous de cette première partie de saison ?
Jean-Michel Bridier :
Notre bilan est très mitigé, plutôt décevant même. Avec 2 victoires, 3 nuls, et 5 défaites, nos résultats sont moyens. Cette année, nous avons une génération de joueurs très jeunes, c’est un peu complexe à gérer. Il faut trouver un juste équilibre car la jeunesse c’est bien, mais l’expérience c’est bien aussi ! Et, comme dans toutes les équipes réserves, il y un phénomène de cohésion à trouver entre les joueurs de mon équipe et ceux qui redescendent de National parfois en perte de motivation. Du coup, l’équipe que nous alignons change à chaque à match et il y a une phase de découverte des joueurs entre eux. Ce n’est pas évident, mais une fois que nous aurons passé cette étape, nous pourrons nous situer plus dans l’action que dans la réaction.

« On n’est pas assez dangereux »

USCL : En début de saison, vous avez parfois fustigé les absences défensives et le manque de réalisme en attaque. Qu’en est-il aujourd’hui ?
JMB : Je ne veux pas m’emballer, mais défensivement, c’est mieux. En réalité, notre gros problème est offensif. On prend des buts, c’est vrai, mais quand tu n’es pas dangereux offensivement, tu ne peux pas être serein en défense. Car une équipe capable de faire dix fois 0-0, ça n’existe pas ! Ce n’est pas qu’on soit mauvais, mais on n’est pas assez dangereux. Du coup, comme c’est difficile d’aller de l’avant sans armes, les milieux et les latéraux partent aussi à l’attaque. Alors, il nous est peut-être arrivé de prendre 8 buts en trois matches, mais, défensivement, je ne suis pas inquiet. Car on a toujours pris des buts, mais là, c’est la première fois que je nous vois si pauvres en attaque. Nous sommes l’avant-dernière attaque de groupe, ça m’inquiète énormément. Alors j’essaie de positiver en me disant qu’on peut s’améliorer sur le plan mental ou dans l’impact, mais je sais qu’on reste limités.

« Il faut qu’on soit uni et solide de la base au sommet
pour que la pyramide tienne bon »

USCL : Votre position à la limite de la zone rouge doit aussi être source d’inquiétude…
JMB :
Oui bien sûr, mais quand on peut s’appuyer sur une équipe très équilibrée et solide comme on l’a eue contre Calais, il y a des raisons d’espérer une progression au classement. Mais il faut aussi être conscient qu’on ne peut pas rivaliser avec des réserves comme celles de Sedan ou Reims qui font descendre à chaque match des titulaires de Ligue 2 à part entière, ou avec des clubs comme Feignies qui ont les moyens d’offrir des salaires dix fois supérieurs au nôtre, alors on s’accroche !
Et puis, il ne faut pas penser la réussite de notre équipe B de façon isolée. Ce n’est pas l’affaire d’une équipe, c’est l’affaire d’un club et de sa politique globale. Les moyens doivent arriver de partout : du club pour le recrutement et de l’équipe du dessus comme du dessous pour les renforts. Par exemple, il y a trois ans, on s’appuyait sur des joueurs comme Mokdad, Gohiri, Bong, Pancrate, Doumbia etc… qui venaient des 18 ans. Aujourd’hui, la source s’est un peu tarie mais il faut qu’on soit uni et solide de la base au sommet pour que la pyramide tienne bon ! On doit tous avancer ensemble, car la locomotive ne peut pas avancer toute seule.

Propos recueillis par JG
Photo AFR José Lopes