W. Longuet : « Vibrer et sauver la CFA2 »

Nommé à la tête de l’équipe réserve cristolienne, William Longuet a décroché sa première victoire le week-end dernier face à une réserve de Sedan invaincue lors de ses quinze dernières sorties. Avant le prochain match contre Saint-Dizier, uscl.fr vous propose de faire la connaissance de l’entraîneur qui reste invaincu avec sa nouvelle équipe.

USCL : Vous êtes bien connu des amateurs de football francilien, mais quel a été votre parcours de joueur puis d’entraîneur ?
William Longuet :
J’ai fait une carrière de joueur au niveau amateur. J’ai été en cadets nationaux au Red Star au Stade Français puis j’ai joué au niveau régional en séniors. A 26 ans, j’ai eu une grave blessure au genou qui m’a forcé à arrêter. J’ai entamé ma carrière d’entraîneur en 1998 à Drancy, ma ville natale. Je venais d’avoir mon BE1 (Brevet d’Etat d’Educateur Sportif) et avec le président nous avons entamé un projet pour le club. Mais je dois avouer qu’il a largement dépassé nos espérances. De la première division de district, nous sommes montés sept fois en huit ans pour arriver en CFA en 2009 !

USCL : Comment vous définiriez-vous en tant qu’entraîneur ? Quelle est votre personnalité sur le banc ?
WL :
Je suis un coach calme et détendu sur les séances et plutôt expressif pendant les matches. En fait, c’est la compétition qui me booste ! Par exemple, je déteste entendre un joueur arriver dans le vestiaire avant un match et dire « Aujourd’hui, on gagne ! ». Pourquoi ? D’habitude, on perd ! Pour moi, on doit gagner tous les jours ! Je dis souvent aux joueurs qu’il n’y a que dans le dictionnaire que le mot « succès » précède le mot « travail » ! Dans mon approche, j’accorde assez d’importance à la psychologie du joueur, de ce côté-là, je me rapproche plus d’un Deschamps que d’un Gourcuff.

USCL : Vous avez été choisi pour créer l’électrochoc et maintenir l’équipe réserve qui connait un parcours difficile en CFA2. Comment jugez-vous cette mission ?
WL :
Il n’y a peut-être que 10% de chances de se maintenir mais même le jour où il ne restera qu’1%, on jouera le coup à fond ! Dans le foot, tout peut basculer très vite, si nous faisons une bonne série de trois ou quatre bons résultats, ça nous donnera plus de sérénité dans le travail. En faisant sept victoires sur les douze matches qu’il nous reste, on peut se sauver. Avec Drancy, en CFA, nous étions 19èmes à la trêve, et on a fini 5ème ! Je suis venu pour relever ce genre de challenge. Ce qui m’intéresse c’est de vibrer avec cette équipe et de la sauver.

USCL : Comment sentez-vous le groupe de joueurs que vous entraînez ?
WL :
Je les trouve très réceptifs. Et, pour le moment, il y a une donnée qui m’échappe. Comment cette équipe peut être 16ème avec cet effectif ? Je ne connais pas assez le groupe de CFA2 pour avoir toutes les réponses, mais j’ai vu un match de haut de tableau entre le Racing et Wasquehal et je ne vois pas comment il peut y avoir autant d’écart au classement.

USCL : C’est la première fois de votre carrière d’entraîneur que vous dirigez une équipe réserve, quelles sont les particularités que vous avez déjà pu noter ?
WL :
C’est un peu particulier, c’est vrai. Il faut préparer des joueurs à disputer un match en sachant que certains ne pourront pas jouer en raison des descentes du dessus. Il faut donc être aux aguets de ce qui se passe là-haut, ce n’est pas évident mais ça s’est bien passé avec les gars de National que j’ai fréquentés depuis mon arrivée. Par exemple, j’ai trouvé intéressante la présence de Noui Laïfa sur le match à Fleury. Il avait joué avec l’équipe première la veille mais il s’est déplacé pour voir jouer la réserve. Ça montre qu’il y a des valeurs « club ».
Avec les joueurs de National, j’essaie de placer l’accent sur la conscience professionnelle qu’ils doivent avoir quand ils descendent en réserve. Ils doivent placer la même motivation dans leur travail qu’ils font avec moi. C’est comme ça qu’ils rendront la tâche difficile à Jean-Luc et à moi. Un entraîneur préfère toujours avoir l’embarras du choix plutôt que le choix de l’embarras ! Alors je leur dis : « rendez-vous la tâche difficile » ! Ce sera bénéfique pour eux, pour les équipes, pour le club.

Propos recueillis par JG
Photo AFR José Lopes