Stéphane CALÉGARI : « Une belle saison à vivre ! »

En attendant la reprise des entrainements du groupe U17 DH, USCL.FR vous propose d’aller à la rencontre de Stéphane CALÉGARI (notre photo), nouvel homme fort des U17 DH où il succèdera sur le banc cristolien à Dominique SIDAINE. De Lacanau dans le Sud-Ouest où il passe ses vacances, l’ancien coach des 18 ans Nationaux nous livre son parcours, ses impressions sur la saison passée et celle à venir. Un entretien riche…

Bonjour Stéphane, peux tu rappeller aux internautes d’USCL.FR ton parcours de joueur puis d’entraineur ?

 «J’ai évolué en séniors DSR au Plessis Trévise/Villecresnes, j’avais d’ailleurs Dominique Sidaine qui était entraineur joueur à l’époque, puis j’ai rejoint le club de Moissy-Cramayel où je résidais. Jean luc Perlini, le coach principal sachant que j’avais eu en charge les poussins à l’ ASPTT de Villecresnes, m’a proposé de rejoindre les benjamins à 11 de l’école de foot. 4 ans plus tard, à cause de mes activités professionnelles, j’ai décidé à 27 ans d’arrêter de jouer pour me consacrer à l’activité d’éducateur et de passer mes diplômes. J’ai eu la chance de me voir confier l’équipe 17 ans DH à Moissy. Par la suite, j’ai décidé de rejoindre l’US Torcy où le challenge proposé par le responsable des jeunes Philippe Vilain m’a convaincu. J’ai pu côtoyer pour la première fois une équipe qui avait la gagne dans le sang. Nous avons bataillé toute la saison contre… l’US Créteil et Thierry Coudert pour le titre. Malheureusement pour nous, c’était  Créteil qui avait fini devant nous. Nous avions perdu en décembre notre meilleur élément Yaya Kébé qui depuis est passé pro car il était parti jouer en Angleterre avec Blackburn. A l’époque, nous n’avions pas la richesse en quantité de joueurs dont bénéficiais Créteil. La satisfaction avec ce groupe, c’est d’avoir pris 6 points sur 8 lors de nos confrontations directes, d’avoir connu une finale de coupe de Seine et Marne et une demi finale de coupe de Paris malgré tout. Puis, je suis arrivé en 2002 à Créteil.»

Un mot sur le club ?

«Malgré sa dimension, le club a su rester simple et avec le temps j’ai pu voir le profond attachement qu’ont tous les éducateurs du club ! Pour la plupart, ils ont été joueurs ici et ils souhaitent réellement transmettre leur attachement à tous les jeunes joueurs. On peut dire que Créteil est véritablement une vraie famille. Cet attachement se mesure en dehors des frontières du club et je pense qu’ils sont de vrais repères pour tous les jeunes des différents quartiers de Créteil. Les éducateurs de l’école de foot font un travail remarquable quand ces jeunes arrivent chez nous, ils ont une profonde culture du respect et de la rigueur tout en ayant un très bon bagage technique, mais Créteil c’est avant tout une énorme fourmilière où tout le monde joue un rôle important. Nous avons la chance d’avoir de superbes installations et une grande souplesse dans leur utilisation, un comité directeur à l’écoute et qui nous donne chaque année de nouvelles dotations en matériel et surtout toutes les équipes bénéficient d’un car pour les déplacements. A ma connaissance, je ne connais pas de club aussi bien situé en terme d’accès transports avec le métro, les bus…, nous avons une base de loisirs, de superbes installations dans la ville. Il ne reste qu’à retrouver les "Nationaux" pour retrouver le leadership en Ile de France derrière le PSG. Enfin, je ne voudrais pas oublier le service communication qui fait par l’intermédiaire de Hicham et Bastos un travail remarquable et qui permet de mettre l’animation à la mesure des ambitions.»

Un bilan de la saison des 19 ans la saison dernière ?

«Nous avons vécu une formidable saison clôturée par ce titre obtenue par la DH d’Olivier Debert. Je suis très content pour ces joueurs qui maintenant ne seront plus les éternels "N° 2". On a senti une mobilisation paradoxalement sans pression cette année. Je pense que la réussite de cette aventure repose sur cette faculté de ne pas subir la pression. La génération "94" a su hausser son niveau afin que le groupe "élite" ne subisse pas de trou d’air tout au long de l’année. L’équipe la plus constante et la plus technique a je pense mérité son sacre au même titre que le coach, les dirigeants et aussi l’équipe de parents qui a suivi l’équipe tout au long de la saison. Le duo que nous formions avec Olivier était complémentaire. J’ai découvert un homme simple et un bon entraîneur avec qui la communication a toujours été ouverte et objective. Je tiens aussi à tirer mon chapeau à Ouendé Soukouna le coach de la DHR car son travail est énorme pour la catégorie et ses différentes montées attestent la qualité de son discours et de son travail.»

 

Cette année avec les U17 DH, est ce un choix ?

«La saison dernière, j’ai découvert la gestion d’une équipe B. Je serais hypocrite si je disais que j’étais ravi au départ mais après réflexion, cela m’a permis de remettre en question certaines orientations et de découvrir une autre facette du travail. Aujourd’hui, les dirigeants du club ont souhaité me confier les U17 DH. Cela va être un nouveau challenge pour moi car je vais retrouver le plaisir de batailler dans un championnat éprouvant mais pouvant déboucher sur une accession sportive en Nationaux. Je vais découvrir une nouvelle catégorie qui va m’obliger à enrichir mon approche car jusqu’à présent depuis plus de 10 ans je n’ai connu que les 19 ans.»

Quels sont tes objectifs avec les U17 DH ?

«Les joueurs rentrent dans une phase où la compétition doit véritablement prendre du sens avec la difficulté d’assumer un rythme scolaire plus intense. Il faudra au niveau sportif mettre la performance au centre des préoccupations de chacun, tout en respectant la notion de jeu et de plaisir. On s’appuiera donc sur le jeu et la ténacité. Chaque membre de l’effectif a été vu en entretien pour connaitre sa place dans l’effectif et les objectifs individuels et collectifs. Pour le groupe "élite", nous ferons un bilan en décembre pour définir le niveau d’objectif qui correspond au groupe vis-à-vis de la concurrence, mais il est évident que nous allons jouer les matchs pour prendre de la confiance et celle-ci passe par un bon niveau de jeu et de résultat. La pression est bonne quand on sait en jouer tout en évitant de se faire dominer par l’enjeu. Si nous avons l’opportunité de faire monter le groupe excellence afin de réduire l’écart entre les 2 équipes, nous le ferons. D’un point de vue globale, nous allons faire un travail plus en concertation entre les U17, les U16 et la section sportive. Nous avons un très bon outil pour faire progresser la catégorie, il est important qu’un véritable plan d’action soit élaborer sur l’ensemble de la démarche globale.»

Un mot sur le recrutement ?

«Ayant pris tardivement l’équipe, je n’ai pas bénéficié des effets de la journée de détection. J’ai tenu à explorer sur juin la profondeur de l’effectif U17 et U16. Je tiens d’ailleurs à remercier au passage Hicham, Cédric, Bastos et Thierry qui m’ont été d’une aide précieuse dans la qualité de leur remontée d’informations sur le parcours de tous les joueurs depuis l’école de Foot. De bonnes surprises sont apparues lors des matchs de préparation. Donc, je peux dire que les principales recrues sont en interne. Les cartes ayant été redistribuées, certains ont su confirmer, d’autre ont su saisir l’opportunité de montrer leur potentiel. Nous avons tout de même recruté 2 gardiens (U16 et 17), 2 milieux (U16 et 17) et 1 attaquant. De plus, 3 éléments U16 vont intégrer le groupe à la reprise. Nous prendrons le temps de compléter cet effectif d’un ou 2 éléments pour gagner en puissance et en tonicité afin d’obtenir le meilleur équilibre entre nos joueurs et trouver cette agressivité qui sera vitale pour assumer sur la distance ce championnat. Si ces joueurs se présentent avec un état d’esprit qui correspond aux valeurs de notre vestiaire et si cela permet de nous compléter, nous accueillerons ces éléments, dans le cas contraire nous resterons en l’état.»

 

Quel sera le programme de la reprise ?

«La reprise est fixé pour le 13 Août, j’ai décidé d’allonger celle-ci pour travailler plus en douceur comme beaucoup de joueurs étaient disponibles. On travaillera 2 fois par jour jusqu’à la rentrée scolaire en axant sur beaucoup de jeu et de matchs, 6 au total et 1 tournoi. Nous avons insisté aussi sur le côté ludique afin d’allier à la fois plaisir et travail. Nous allons donc aller à la piscine, au complexe indoor le Five et même faire de la voile à la base de loisirs.»

Quel genre d’entraineur es-tu ?

«Difficile de parler de soi… Avant toute chose, je suis un éducateur. Je place l’individu au centre des préoccupations. Il est important qu’un joueur soit solide et mûr dans sa tête pour assumer les différentes échéances et avoir un vrai recul face aux évènements pour faire la part des choses. Avec le temps, je ne souhaite pas m’enfermer dans un système, je préfère m’adapter aux qualités du groupe dont j’ai la charge. Je pense être quelqu’un de rigoureux et cherchant sans cesse à anticiper les évènements. J’attends de la part des joueurs la même exigence. Je communique beaucoup avec les joueurs et les gens qui ont des avis objectifs afin de mesurer avec précision les risques et les enjeux. Au niveau du jeu, j’aime défendre en ayant le ballon dans les pieds et en défendant assez haut afin de toujours garder l’initiative dans le jeu. En terme de jeu, je préfère en ce moment jouer avec 2 véritables attaquants dotés de milieux assez techniques. Je demande véritablement un gros travail de toute l’équipe dès la perte du ballon mais surtout la participation constante de tous dans l’animation offensive.»

Tu as coaché en 18 ans Nationaux avec l’USCL. Quels souvenirs en gardes-tu ?

«Avec le recul ce championnat est véritablement compliqué et ne s’improvise pas ! Quel bonheur d’être parmi les 52 équipes du plateau. En une année, vous prenez 5 années d’expérience car il faut tout anticiper. En face, vous avez devant vous pour certains des joueurs qui vont participer aux championnats L2 voir L1 (Erding, Lemoine, Jiress, Soumah, Diamé, Martin…). Avec le recul, on s’aperçoit que pour lutter, il nous a fallu des joueurs taillés pour la L2, le National ou le CFA. Hormis les gros centres comme Sochaux, Auxerre, Rennes, Strasbourg ou Metz…, Créteil a suffisamment de qualité dans le bassin régional pour lutter sur le long terme dans cette division. Je garde que de bons souvenirs de ces années même si elles ont toutes été difficiles. L’expérience a été super enrichissante et a permis de révéler à des joueurs des qualités qu’ils n’auraient jamais soupçonné s’ils avaient uniquement évolué en ligue. Toute les certitudes sont remises à Zéro, l’humilité et le mental vous permette de survivre. Si ces notions sont oubliées, la division vous remet toujours à votre niveau rapidement. La qualité technique est telle, qu’en une passe ou un geste, tout est remis en question. Je me souviens d’une année ou nous avions cumulé 11 défaites d’affilées mais au final nous nous étions maintenu à 2 journées de la fin. A côté de cela, il y a eu de superbes moments, la montée contre Pontivy, notre 16ème de finale de Gambardella contre Le Mans sur le terrain d’honneur, qui sera le futur vainqueur de l’épreuve mais aussi notre 2ème titre en DH avec la génération "89" même si nous avions raté l’ascenseur aux pénaltys…»

Mara MARY qui monte en L1 avec Bastia t’a rendu un vibrant hommage lors de la cérémonie des Trophées des Béliers.

 «Mara est un joueur très attachant qui a su garder sa simplicité malgré des moments de doute. Pour moi, il représente les valeurs les plus saines de l’esprit cristolien. Fidélité à ces racines, travail et un mental énorme. Son parcours peut être envié mais il n’est le reflet que de son acharnement à toujours aller le plus haut possible tout en gardant le recul nécessaire à son évolution. Sa carrière aujourd’hui est à la fois patiente et précise. J’espère qu’il pourra avoir beaucoup de temps de jeu en L1 mais connaissant le rapace qu’il est, je ne doute pas qu’il sera régulièrement sur les pelouses de L1 . Effectivement, j’ai eu la chance de côtoyer des joueurs qui sont passé pro sans pour autant suivre la filière classique par les centres de formations, mais avant tout je garde des contacts réguliers avec beaucoup de joueurs. Je suis très heureux quand je les croise ou lorsqu’on échange via les réseaux sociaux et très content d’apprendre qu’ils sont épanouies et qu’ils ne sont pas dans la difficulté. Dernièrement, j’ai appris que Benjamin Roullier avait repris ses études et avait réussi son bac général à … 23 ans !! D’autres ont suivi d’autres voies mais le foot reste leur priorité.

D’autres joueurs passés entre tes mains sont aujourd’hui pros ?

Oui, il y en a pas mal… Pour la génération "86", il y a Thierry Argelier (Guingamp), Steven Pinto-Borges (Cherbourg), Cédric Avinel (Watford en Angleterre puis Gueugnon, Cannes et maintenant Clermont) et Abdel Mokdad qui est à la JS Kabylie en Algérie. Pour les "87", on peut citer Jéremy Taravel qui était parti à Lille et qui évolue aujourd’hui à Lokeren en Belgique et Frédéric Bong à Niort. Pour les "88", il y a eu Mathias Coureur passé par Beauvais, Nantes, Gueugnon avant de tenter sa chance à l’étranger et Stevy Riga au SCO d’Angers. Et pour terminer, la Génération "89" avec Mara Mary qui monte en L1 avec Bastia, Zakaria Bergdich qui joue à Lens et qui est international marocain. Il va d’ailleurs disputer les prochains jeux olympiques à Londres avec le Maroc. Et bientôt je l’espère, Yamadou Fofana et Nama Fofana avec Créteil !!!»

Un message à faire passer à tes futurs joueurs actuellement en vacances ?

«Qu’ils profitent bien des vacances et rechargent bien les batteries car on a une belle saison à vivre. Vu la date de reprise, qu’ils commencent à se préparer physiquement progressivement.»

Le mot de la fin ?

«Que tous les éducateurs et membres du stade profitent bien de leurs vacances et pour ceux qui malheureusement ne peuvent pas partir de garder le moral ! Nous nous verrons avec grand plaisir à la reprise. Pour ceux qui font le ramadan bon courage…»