RUI PATACA : « L’USCL EST DE NOUVEAU ATTIRANTE »

Arrivé l’été dernier au sein de l’US Créteil-Lusitanos au poste de directeur sportif, technique et administratif, Rui Pataca a permis au club francilien de retrouver le bon chemin après une saison 2017-2018 difficile. Entre bilan de la saison, retour sur son nouveau poste, son passé de joueur et point de vue sur la suite, entretien avec l’un des hommes forts de l’USCL cette saison.

Quel bilan tirez-vous de la saison de l’USCL ?

Le bilan est très positif à tous les niveaux, aussi bien sur le plan humain que sportif. On a remis les pendules à l’heure. On n’a pas remis le club là où il devrait être encore mais on a fait un pas qui permet de rattraper pas mal de choses.

 

Comment s’est passé justement pour vous cette arrivée dans ce club qui sortait d’une saison difficile ?

Quand je suis arrivé, on a changé de mode de fonctionnement. On a amené une dynamique différente. Il y a toujours des choses à mettre au point, à améliorer. Mais je pense qu’on a réussi le pari qui nous a été lancé par le président et le maire de Créteil, qui était de rendre le club de nouveau attirant. L’USCL est de nouveau attirante, chose qui n’était pas forcément le cas la saison passée. Là aujourd’hui, on a des propositions de joueurs qui veulent à nouveau venir ici. Mais il faut encore bâtir et continuer sur notre lancée avec les personnes qui ont appris à intégrer les valeurs du club.

 

Avez-vous douté à un moment du fait que le club allait atteindre ses objectifs ?

On n’a jamais douté car on n’est jamais sorti de nos objectifs. On savait qu’on devait se remettre en question après chaque rencontre, prendre les matchs un par un pour obtenir notre montée. On a compris cela très tôt, on sentait qu’il y avait suffisamment de mental pour pouvoir monter de division. Après, on savait aussi qu’on n’allait pas gagner tous les matchs dans notre saison, que les adversaires allaient aussi perdre des points. C’est pour cela que je n’ai jamais douté. On a seulement remis des choses qui n’allaient pas à l’époque.

Vous avez été joueur de football, puis entraîneur. Comment avez-vous vécu ce changement de poste avec ce nouveau rôle de directeur général ?

J’ai baigné dans le football depuis l’âge de six ans. Malgré que ce soit un poste que je découvre, il y a eu plein de choses que j’ai intégré au fil de ma carrière professionnelle qui m’ont servi. J’ai été pendant 18 ans joueur de football professionnel sans discontinuer et durant ces années, j’ai accumulé pas mal d’expérience et de vécu. J’ai ensuite été entraîneur pendant six ans, ce qui m’a permis d’intégrer d’autres connaissances. J’ai aussi évolué durant ces années dans la presse, en étant consultant pour divers chaînes dont Ma Chaîne Sport. J’ai travaillé avec des gens comme Nicolas Villas par exemple qui est désormais à RMC. Cela m’a notamment appris à mieux gérer et comprendre la presse. Toutes ces connaissances me permettent aujourd’hui d’articuler autant le sportif que l’administratif avec l’appui de personnes très compétentes au club. Tout ce travail invisible qu’on ne voit pas forcément apporte beaucoup au club. Et j’aimerais souligner le boulot fourni par ces gens-là qui ont aussi permis d’obtenir cette montée.

 

Votre personnalité a-t-elle aussi aidé à créer du lien et faire en sorte que tout se passe bien avec cette nouvelle équipe administrative et sportive durant cette saison ?

C’est une question très pertinente car c’est une bonne analyse du travail que j’ai réalisé depuis le début de la saison. Il a fallu désamorcer les tensions qu’il y avait autour du groupe de travail car pour que la vie de groupe se passe bien, il faut enlever pas mal de poids qui parfois viennent de l’extérieur. Ces petites interférences qui peuvent venir nuire au groupe. Je me suis beaucoup penché là-dessus car je connaissais le contexte de Créteil. Je suis toujours resté en contact avec le club, à suivre son histoire, son évolution, tous les gens qui sont passés ici. Avec le président, on faisait souvent un point soit pendant son anniversaire ou pendant les vacances. Donc mon arrivée à Créteil n’est pas anodine non plus. J’ai passé pas mal d’années dans ce club à différents postes : joueur, entraîneur, directeur sportif… Dans le football, ce n’est pas donné à tout le monde. Sans être arrogant, je suis arrivé avec une autre force à l’USCL que d’autres gens qui sont passés avant par ici. Une partie de la réussite est aussi due à cela.

 

Pour revenir au sportif, comment voyez-vous la saison à venir ?

Il faut repartir sur les mêmes bases que cette année tout en étant attentifs sur certains débordements pour pouvoir entamer une saison qui va être un peu plus difficile. Il ne faut pas pour autant sortir de notre objectif de performance. On doit rester concentrés sur le même but que cette saison et prendre les matchs toujours au sérieux chaque week-end. Il faut rester vigilants et ne pas se reposer sur nos lauriers parce qu’au final si on regarde bien, ce qu’on a fait est exceptionnel mais un peu normal vu les conditions dans lesquelles on se trouve. Là, on va monter d’un niveau, il faut être conscient qu’on n’est pas arrivés. C’est une étape pour évoluer encore un peu plus.

N’y a-t-il pas à l’esprit de suivre des exemples d’équipes comme Rodez, Chambly, etc, qui ont enchaîné une montée en National puis en Ligue 2 assez vite ?

C’est un peu différent car le contexte n’est pas le même. Pendant deux ans, j’étais entraîneur à Rodez, je connais le milieu, la mentalité. C’est une région qui vit football, qui mange rugby et qui travaille jour et nuit. Ce sont des bosseurs donc forcément leur seule échappatoire c’est le sport, c’est soutenir l’équipe de football. Ce sont avec ces valeurs que Rodez est monté en faisant quelque chose d’extraordinaire, sans trop mettre les moyens. Ils ont mis quelque chose de plus fort que cela : la capacité mentale d’un groupe de travail et la solidarité d’un club. Aujourd’hui, ce sont ces équipes-là qui réussissent le mieux et pas toujours celles qui mettent le plus de moyens.

 

Un mot pour la fin ?

Je tiens à remercier tous les gens qui soutiennent le club depuis plusieurs années. Tout d’abord la ville de Créteil et monsieur Laurent Cathala, qui a toujours soutenu ce club depuis que j’y suis arrivé. Ce sont des gens qui ont grandi et vécu une histoire dans ce club avec une énorme passion. Et ils sont toujours là, ce sera difficile de faire une autre histoire sans eux. Le président aussi, qui est le grand ouvrier de tout cela aujourd’hui. Ces gens-là, il faut toujours avoir un mot pour eux car ils à la base de toutes les victoires et déceptions que l’on a eues. Cela veut dire qu’ils aiment le football, le club. Ils sont là pour nous tirer tous vers le haut. S’il y a des remerciements à faire, c’est aussi pour ces gens-là.