PATRICK ROBERT: «Nous sommes dans une année de transition» Esprit Bélier n°42

Pendant la trêve, nous vous proposons des interviews des principaux acteurs du club cristolien que vous pouvez retrouver dans le magazine officiel de l’USCL : L’Esprit Bélier.

Le haut niveau féminin est l’une des ambitions de l’USCL. Arrivé l’été dernier aux commandes de l’équipe Sénior (R3), Patrick Robert revient sur un enjeu de développement provisoirement contrarié par la crise sanitaire. 

 

Tu es arrivé l’été dernier au club, comment vis-tu ce nouveau poste ?

Patrick Robert : Je suis arrivé à l’été 2019. J’ai été très bien accueilli par tout le staff du club et ce poste me convient très bien. C’est un travail qui me prend beaucoup de temps, car il faut être disponible en permanence, que ce soit pour nos adhérentes, les parents de nos adhérentes et bien sûr les relations aux autres clubs.

 

Quel est l’objectif avec cette équipe féminine (Féminine Séniors R3) ? 

PR : Dans une année normale, je dirais que notre objectif est une montée en R2 car un club comme l’USCL doit toujours viser l’excellence. Nous sommes dans une année de transition, une année impactée également par la COVID19 et nous avons un groupe jeune. De plus, au moment où notre groupe commençait à récolter les fruits du travail à l’entrainement, nous avons connu un second confinement. Je dirais donc que notre objectif cette année sera simplement de travailler dur, de faire entrer dans les esprits et les crampons le projet de jeu de l’équipe et de voir où cela nous mènera.

 

Dans l’entretien précédent, tu évoquais l’importance d’une structure de formation. Peux-tu nous en dire plus ? 

PR : Chez les garçons, l’USCL a toujours été un fleuron de la formation française avec des internationaux sortis du lot et une structure académique (avec pour parrain Blaise Matuidi) inaugurée l’année dernière. La volonté du club et le projet que je porte, c’est de pouvoir doter à terme le pôle féminin des mêmes ambitions et pourquoi pas des mêmes résultats. Et si l’on arrive à fédérer les Cristoliennes, comme nous arrivons déjà à fédérer les Cristoliens, alors qui sait … 

 

Question plus personnelle, as-tu une référence en tant que coach ? Une équipe féminine de référence ?

PR : Plus qu’une référence en tant que coach, j’ai surtout une idée du football. L’idée que le football transcende la société dans laquelle nous vivons, que si nous « jouons » au football c’est justement pour « jouer ». Si nous nous devons de gagner, nous devons le faire en respectant le football et les personnes qui aiment le football. Aussi, je me retrouve beaucoup dans les valeurs de Marcelo Bielsa et son rapport au football, ce qui peut expliquer que, pendant longtemps, je sois resté proche de la préformation. En effet, des U9 jusqu’aux U13, on reste vraiment dans l’idée que le football est un jeu, qui a ses propres règles dont on apprend encore les codes sans faire de la victoire une fin. Quant à l’équipe féminine de référence, je dirais forcément l’Olympique Lyonnais. Un tel niveau de professionnalisme dans le football féminin donne forcément envie. Et quand on voit les joueuses qui composent l’effectif, on ne peut qu’être admiratif.

 

As-tu ressenti un effet COVID qui aurait impacté le football féminin ? Que penses-tu de ce nouvel arrêt du championnat ? 

PR : L’effet COVID dans le football féminin a un impact qui se ressent plus qu’ailleurs. C’est logique, puisqu’il s’agissait d’une pratique en pleine expansion dont les fondations restaient encore fragiles malgré l’investissement des clubs et des bénévoles. Le football chez les filles n’est pas encore ancré culturellement comme ça peut l’être chez les garçons. Cela, ajouté aux stéréotypes comme « le football c’est pour les garçons », ne nous aide vraiment pas. L’arrêt du championnat est un autre sujet. Quelle solution avions-nous? À partir du moment où la santé des joueuses est en jeu, je ne connais aucun entraineur digne de ce nom qui dira que le championnat aurait dû continuer. Donc, c’est sûr que cela ne nous fait pas plaisir, mais nous savons aussi que c’est nécessaire pour que chacun puisse retrouver sa pratique sportive favorite le plus rapidement possible.

 

Quel bilan tires-tu de cette première partie de saison, es-tu satisfait ?

PR : Mitigé, les résultats sans être catastrophiques, ne sont pas au rendez-vous en championnat. On sent qu’il ne nous manque pas grand-chose pour que l’on puisse récolter les points nécessaires. Pour autant, je suis satisfait de la mentalité de mon groupe qui ne lâche rien et qui est prêt à travailler dur pour progresser. Donc, mécontent du point de vue comptable, mais satisfait de voir que le groupe ne lâche rien et qu’en continuant de travailler, je suis certain que nous allons récolter le fruit de notre travail.