Franck David : « Je suis le papa poule des joueurs ! »

Cet article est paru en mai dernier dans le numéro 47 de l’Esprit Bélier.

C’est un personnage indispensable à l’US Créteil-Lusitanos. Franck David, le Team Manager de l’USCL, est revenu pour Esprit Bélier sur les particularités de ce rôle essentiel au bon fonctionnement d’un club…

Esprit Bélier : Quelles sont les missions d’un Team Manager à l’USCL ?

Franck David : Cela représente beaucoup de travail et d’efforts. Il y a la pré-saison à préparer, c’est-à-dire les stages, l’organigramme des matches de préparation, la réception logistique du matériel pour la saison qui arrive, les flocages des maillots… Il faut savoir que chaque joueur a un paquetage avec un numéro particulier à floquer. Au quotidien, c’est préparer les déplacements (donc les réservations, les hôtels, les vols, les feuilles de route ou encore les repas des joueurs) mais aussi les équipements, les lavages, l’organisation… Cela vaut pour l’équipe première mais aussi la Réserve en Régional 1. C’est un travail qui est très difficile. Il faut être organisé et disponible, car on ne compte pas ses heures. C’est un métier qui est plus qu’important dans un club.

EB : Selon toi, quelles sont les qualités indispensables pour exercer le métier de Team Manager ?

FD : Pour être Team Manager, il faut être professionnel, rigoureux et disponible. Il faut aussi toujours être à l’écoute de la Direction, du Directeur sportif, des membres du staff, du corps médical, du personnel administratif et des joueurs, c’est très important. On essaie de faire avancer le club le plus vite possible.

EB : Raconte-nous un peu une semaine type de ton travail…

FD : Il n’y a pas vraiment de semaine type, car on peut toujours avoir des imprévus. Nous avons une programmation qui est mise en place chaque semaine par le Coach et son staff, mais il y a toujours des aléas et des choses à gérer, autres que sur le volet sportif. Il y a beaucoup de choses à faire et c’est ça qui est agréable ! Le temps passe très vite dans la journée et on ne s’en rend pas compte.

EB : Tu es au Club depuis de belles années maintenant. Qu’en retiens-tu ?

FD : Le fait d’avoir connu beaucoup de joueurs et d’entraîneurs. Nombre d’entre eux m’appellent pour prendre des nouvelles et c’est très important pour moi. Quand on a de bonnes relations avec des joueurs, cela fait toujours plaisir de les voir, même s’ils jouent sur d’autres terrains. Que cela soit en Ligue 1, en Ligue 2, en National ou même à l’étranger ! J’ai toujours des petites nouvelles d’eux, surtout quand je me dis que j’ai connu des joueurs qui sont aujourd’hui des champions du monde, des champions de France ou qui ont participé à la Ligue des Champions.

EB : Tu suis les joueurs au quotidien, on dit de toi que tu es un peu leur « papa » ou leur « tonton ». C’est un rôle qui te tient à cœur ?

FD : Je suis un peu leur « papa poule » ! Je suis à leur disposition et J’ai toujours un petit mot à l’attention des joueurs blessés, pour prendre des nouvelles et savoir s’ils ont besoin de quelque chose. Je suis à leur écoute, je leur parle et faut parfois les recadrer, surtout les jeunes. Certains sont superstitieux et ont du caractère, donc je dois faire attention à cela aussi. C’est plus facile avec des anciens, parce qu’ils sont plus réceptifs à ce qu’on peut leur dire, grâce à l’expérience qu’ils ont pu acquérir durant leur carrière. A côté de cela, je ne me mêle jamais du secteur sportif. Ce n’est pas mon rôle. Mais il faut toujours les recadrer, pour leur faire comprendre que la vie est très dure, qu’il y a des gens qui ne travaillent pas et qui sont au chômage ou qui ont un métier difficile… Les joueurs ont un métier en or, ils travaillent de manière intensive certes, mais ce sont des privilégiés. Il est très important, pour eux, de leur faire passer ce message. Une carrière de footballeur est courte.

EB : Tu as aussi pu tisser des liens privilégiés avec les supporters de l’USCL…

FD : J’ai tissé des liens avec eux depuis des années. Je suis quelqu’un qui est très discret et qui n’aime pas se mettre en avant. Je trouve que les supporters sont exceptionnels. Ils nous suivent partout ! Dernièrement, nous sommes allés à Furiani, en Corse. Il y a eu deux personnes, qui vont se reconnaître, qui ont fait le déplacement en TGV jusqu’à Marseille, puis ont pris un bateau de Toulon je crois, jusqu’à Bastia. Le lendemain, ils ont pris l’avion pour rentrer. C’est exceptionnel. Quand nous avons des supporters qui sont derrière le Club depuis des années, ce qu’ils font est magnifique. C’est pour cela que, de temps en temps, si on peut les aider, on le fait. Ils sont toujours derrière le Club. Un grand chapeau à eux !

EB : Un mot de la fin ?

FD : Je remercie ma femme, qui me soutient dans les bons comme dans les moments plus difficiles. Quand on perd un match, elle a toujours un petit mot pour me remonter le moral et fait beaucoup de sacrifices pour mon métier. Je remercie aussi M. Lopes, l’ancien Président, et sa famille, qui ont fait beaucoup de choses pour l’USCL. Aujourd’hui, M. Al Homsi a repris le Club et il y a un nouveau projet qui est mis en place. Nous faisons tout pour qu’il réussisse. De plus, nous avons M. le Maire, Laurent Cathala, qui est derrière nous et fait beaucoup pour la Ville de Créteil et le sport. Je pense aussi à l’Association et à ses jeunes licenciés, qui viennent au stade encourager l’équipe avec beaucoup de joie. L’US Créteil-Lusitanos est un grand club et nous ne sommes pas à notre niveau. Nous devrions être au-dessus, car avec les installations que l’on a à notre disposition… Nous travaillons dur et nous allons réussir. Je voudrais aussi avoir un mot pour le personnel administratif, car ce sont des personnes exceptionnelles. Ils font du très bon boulot et je tenais à les féliciter. Nous ne parlons pas beaucoup d’eux et, comme moi, ils restent discrets. Ce sont des personnes très importantes au Club.