S. Gondouin : « Super, on va à Chéron ! »

USCL : Les Cristoliens rencontreront les Lusitanos de Saint-Maur en Coupe de France. Parlez-nous de ce club que vous connaissez bien…
Sébastien Gondouin : Saint-Maur c’est le club qui m’a permis de connaître le « début » du haut niveau. J’y suis arrivé à 21 ans. Daniel Broche, l’entraîneur, m’avait pris dans le groupe de l’équipe première même si je jouais en réserve. Petit à petit, j’ai progressé j’ai fait quelques bancs et quelques entrée en jeu. La deuxième saison j’ai dû faire une dizaine de matches. A l’époque, j’étais étudiant puis éducateur à la mairie de Créteil. Je ne pensais pas en faire un jour mon métier, ce n’était qu’un loisir. Je n’avais pas eu les qualités pour intégrer un centre de formation, mais ce que je voulais avant tout c’est jouer au foot pour le plaisir. Mais petit à petit je me suis intégré à ce club particulier. Saint-Maur est un club amateur avec des contraintes logistiques mais avec des valeurs surtout. Je me suis lié avec les trois quarts de l’équipe, avec des cadres comme Adérito Moreira, Antonio Tavares, Helder Esteves et d’autres encore qui sont devenus de vrais amis. La preuve c’est que sept ans après avoir quitté le club je les vois toujours, c’est rare dans le foot. Cette ambiance de potes est un très bon souvenir, et le top a été les deux dernières saisons. Nous avons eu cette montée en National avec les 40 buts d’Helder Esteves et notre parcours en Coupe de France avec la victoire contre Bordeaux au stade Duvauchelle. Cela a été un tremplin sportif car cela m’a ouvert le monde professionnel avec un contrat avec Reims et ce qui a suivi ensuite. J’ai tellement aimé cette ambiance que lorsqu’en 2007/08 je suis resté sans club, je n’ai eu aucun problème à revenir à Saint-Maur qui jouait en DH ! En venant de Ligue 2, certains auraient pu avoir des états d’âme, mais ce qui m’a fait revenir à Saint-Maur, ce n’est pas le niveau, c’est l’amour du foot et tout ce que j’avais vécu avec le club.

USCL : Comment avez-vous accueilli le résultat du tirage au sort ?
SG : Je me suis dit : « Super !  On va jouer à Chéron ». Et quitte à jouer un club de la région parisienne autant que ce soit près de Créteil. C’est avec plaisir que je vais retrouver mes anciens co-équipiers. Parfois les rencontres face à des anciens clubs ont des allures des revanches, mais ce ne sera pas du tout le cas contre Saint-Maur. Je n’ai gardé que des bons souvenirs et puis je suis conscient qu’au niveau de mon parcours je suis plus proche de la fin, alors ce genre de rencontres c’est vraiment une bonne surprise.

USCL : Est-ce à dire que vous seriez moins déçu si c’est Saint-Maur qui poursuivait l’aventure en Coupe de France à l’issue de ce match ?
SG : Ah non ! Je suis un compétiteur avant tout ! Il est hors de question que je passe pour un fifre en me faisant éliminer dès le premier tour de Coupe ! Je ne vais rien lâcher, je jouerai pour gagner. Je serai désolé pour eux, mais ils sortiront, tant pis. On mangera un poulet ensemble à la fin du match en discutant, mais si je perds, je suis mort (sic) ! Je quitte le stade en vitesse avec la capuche sur la tête, et je n’y remets plus les pieds (rires) !

Propos recueillis par JG
Photo AFR José Lopes