Jean-Luc Vasseur : « Rien ne nous arrêtait »

C’était il y a un peu plus de dix ans. En 2012/2013, l’USCL avait marché sur le championnat National. Avec une moyenne de 2 points par match, les Béliers avaient logiquement décroché le titre de Champion et un billet pour la Ligue 2, un niveau qu’ils avaient quitté cinq ans plus tôt. Aux commandes de la formation val-de-marnaise à l’époque, Jean-Luc Vasseur a accepté de revenir sur cette saison mémorable.

Esprit Bélier : Jean-Luc, votre parcours est jalonné de succès. Parmi-eux, le titre de Champion de National en 2013 fait sans doute partie des beaux souvenirs…
Jean-Luc Vasseur :
 Bien sûr, cela reste un souvenir extraordinaire. Ce genre de saison est d’abord une aventure humaine, surtout lorsqu’elle se termine comme ça. C’est un moment de grâce dans une carrière d’entraineur. Dès l’intersaison et les matchs de préparation, nous avons senti qu’il se passait quelque chose. Nous avions démarré le championnat pied au plancher et notre avance au classement nous a permis de gérer la saison. C’était un sentiment mêlant efficacité et complicité. Chacun savait ce qu’il avait à faire. Il y avait du talent, de l’ambition dans le jeu et de la réussite. C’était une grande saison et un plaisir de tous les instants pour moi.

EB : Sur le plan comptable, on pouvait difficilement faire mieux…
JLV :
Tout à fait. Sur les quatorze premières journées, nous avons gagné treize fois. Seul le FC Metz nous avait battus lors de la 6ème journée au terme d’un match ubuesque où nous avions joué une mi-temps à dix.  Malgré cela, nous n’avions rien lâché. Cette défaite nous avait galvanisé et nous avait permis d’enclencher une nouvelle série. Rien ne nous arrêtait !

EB : Cette saison mémorable n’était pas votre première au club…
JLV :
 Effectivement, ce titre arrive au bout de la deuxième saison. La première m’a permis de comprendre et d’apprendre. Il s’agissait de préparer ce retour en Ligue 2. Malgré nos certitudes, nous avons été surpris par la qualité de nos performances. Mais nous savions où nous voulions aller. Nous avons su garder nos talents à la trêve et recruter intelligemment. Au fil des matchs, nous avons installé une dynamique de travail et une vision. Cette première saison a été essentielle dans la préparation de la montée.

EB : Quel a été le secret de cette réussite ?
JLV :
 La première saison nous a permis de gommer nos faiblesses et de préparer la suite. Nos performances exceptionnelles tiennent aussi à la qualité de notre effectif avec des joueurs qui se sont révélés. Jean-Michel Lesage avait fait son retour au club au moment où Ndoye, Seck et Diedhiou s’étaient engagés avec nous. Nous avions une vraie profondeur de banc et un vrai équilibre. Il y avait du talent et un attachement aux valeurs du club et à la Ville. La force mentale était impressionnante. Plus les joueurs avançaient, plus ils gagnaient et plus ils gagnaient, plus ils avaient confiance en eux.

EB : Cette remontée était particulièrement attendue…
JLV :
Bien sûr. C’était un objectif important pour l’USCL et pour la Ville. J’ai toujours pensé qu’il y avait la place pour un deuxième grand club à Paris. C’est le cas dans les autres capitales européennes. Nous avons l’un des plus gros viviers de talents au monde. Lorsqu’on voit tous les grands joueurs passés par le club, on se dit qu’il y a du potentiel. Faire de Créteil ce deuxième grand club francilien était l’une de mes principales motivations. Lorsque nous sommes montés, nous étions en train de travailler sur les prémices d’un centre de formation. Il y avait de la volonté, mais ce type de projet nécessite des fondations solides et un travail sur le long terme.

EB : Pour vous, cette montée a été un véritable tremplin…
JLV :
Tout à fait, même si le National est déjà un championnat très compétitif et très formateur. Je venais de la formation du PSG avec un titre de champion de France en U17 et cette montée m’a permis d’accéder au monde professionnel. Je sais mener mes équipes au bout. La troisième année nous a permis de professionnaliser le club et de nous maintenir en Ligue 2. Pour moi, elle a marqué le début d’une nouvelle aventure avec Reims, en Ligue 1.